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  • Photo du rédacteurloudebergh

Le Maître des poupées et autres histoires terrifiantes, Joyce Carol Oates.


« Chez Oates, l’horreur n’a jamais rien de surnaturel. Notre monde est déjà bien assez terrifiant. »


New York Times Book Review

Je ne suis pas particulièrement friande de nouvelles. Ce format court, hyper léché, ne convient d’habitude pas à mes appétits de lectrice, à savoir : m’enfoncer lentement des heures durant dans l’épiderme de personnages pour en ressortir changée, émue, éblouie. Je trouve le format trop succinct, un brin scolaire parfois, bref, sans grand attrait à mes yeux. Adolescente d’ailleurs, je ne lisais que des gros pavés, avide d’histoires infinies et de plaisirs illuminés par le faisceau d’une lampe torche bien cachée sous des couvertures épaisses.

Pourtant, lorsque j’ai vu que l’immense et désormais classique Joyce Carol Oates avait publié en 2016 une série de six « histoires terrifiantes », je me suis dit que je pouvais bien faire une petite entorse à mes idées reçues.

Et grand bien m’en fit !

C’est avec un plaisir non dissimulé que je me suis plongée dans les tréfonds de l’âme humaine, ses bassesse et ses cruelles pulsions entre les pages de cet ensorcelant recueil.

 

Un jeune garçon se prend d’affection pour la poupée désormais orpheline de sa cousine, victime d’une leucémie, et commence bientôt une étrange collection – celle de poupées en tout genre dénichées dans le voisinage, comme abandonnées par leurs propriétaires. Mais la frontière est parfois ténue entre collection et obsession, les poupées semblent être, aux yeux du garçon, bien plus que de simples jouets d’enfants…

Ca y est ! Le ton est donné !

Et à la suite de cette première histoire qui nous habite longtemps après sa lecture, cinq autres récits inquiétants de vies ordinaires bouleversées par l’irruption du macabre : une adolescente délaissée par sa mère trouve du réconfort auprès d’une autre famille jusqu’à recevoir beaucoup trop d’amour, un homme d’affaire est prêt au pire pour acquérir une mystérieuse librairie de livres anciens, une femme comprend avec effroi les terribles desseins de son mari à son encontre.

 

Et il faut dire qu’à l’exception d’une des nouvelles qui m’a complètement laissée de marbre, ces histoires ont réussi à m’entrainer dans la psyché troublée de personnages aussi communs que magnétiques, réveillant en moi une certaine fascination pour l’horreur qui, je le crois, gît en chacun de nous.

Parfois, quelques pages suffisaient à laisser transparaître les grandes lignes de la chute mais qu’importe, le récit se voyait mené avec une telle maestria qu’il n’en fallait pas plus pour me séduire.

L’écriture de Joyce Carol Oates, d’une puissance inégalée et d’une finesse qui n’est aujourd’hui plus à démontrer, rassasiait à elle seule mes désirs les plus enfantins : me voir racontées des histoires à la nuit tombée et me terrifier de leur contenu.

Alors si toi aussi, tu as envie de frissonner en savoureuse compagnie, de frémir en anticipant une fin que tu ne saurais croire et de revivre quelques unes des heures de ton enfance, passées à lire en douce des histoires qui font peur, Le Maître des poupées et autres histoires terrifiantes est pour toi !

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