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  • Photo du rédacteurloudebergh

Le puits, Ivàn Repila.

Dernière mise à jour : 26 avr. 2020


Il y a, dans ce puits, une douleur malsaine. Un souffle putride. Une terreur sourde.

Il a des parois, trop hautes, qui ne cessent de se resserrer.

Des racines puissantes qui étranglent et lacèrent,

Une folie douce-amère qui se blottit dans les recoins les plus sombres,

Et une force sans nom, tapie sous la terre humide.

Il y a, au creux de ces 120 pages, toute la souffrance du monde et la sauvagerie qui lui tient compagnie.

Il y a l’angoisse et la peur, formant des croûtes autour des cils.

Et l’oubli de tout ce qui fait de l’homme un Homme.

Il y a des poumons qui s’emplissent de terre, de la sueur qui coule le long de l’échine et des gorges broyées.

Des lèvres serrées et des pleurs retenus.

Des yeux trempés et des peaux desséchées.

Il y a deux frères, le Grand et le Petit. Prisonniers au fond d’un puits, infini comme l’éternité, au milieu d’une forêt. Tentant de s’échapper. Sans succès.

Il y a des loups, la soif, les pluies torrentielles et la faim.

A leurs côtés, un sac de victuailles donné par leur mère. Auquel ils ont interdiction de toucher.

Jour après jour, le Petit s’affaiblit. S’il doit sauver son frère, le Grand doit risquer sa vie.

Le Petit sortira-t-il ? Le Grand survivra-t-il ?

Et comment, surtout, se sont-ils retrouvés là ?

Il y a là, la victoire de l’imagination sur la quotidienneté médiocre et étriquée.

Une écriture séduisante, lyrique et réaliste, capable de « révéler l’essence même de la littérature », selon Zoé Valdès, son intrinsèque mystère.

Il y a surtout un grand roman, bien dissimulé sous un petit format,

Un admirable conte sur la fraternité, l’amour, la persévérance et la ténacité.

Un grand voyage au centre de la terre, abrité et malmené par cet utérus maternel,

aboutissant à la plus belle des renaissances.

Une délicieuse vengeance, somme-toute.

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