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  • Photo du rédacteurloudebergh

Rhapsodie française, Antoine Laurain.


Il est souvent étonnant de réaliser combien certains livres, bien que parfaitement étrangers à ce qui nous meut habituellement, se révèlent soudainement maîtres de nos destinées (quelques heures durant tout du moins).

Sans crier gare ils nous attrapent, nous ensorcellent et ne nous relâchent qu’une fois leur dernière page tournée.

Ils n’ont pourtant rien de particulièrement attrayant, leur résumé ne casse pas de patte au traditionnel canard et les thèmes abordés sont loin de nous fasciner.


Pourtant ces livres ont un jour été choisis par nos soins,

entamés,

et terminés.

Et bien souvent sans que nous n’ayons vu le temps passer.

Pourquoi ? Comment ? Impossible de mettre des mots sur le phénomène, mais une chose est sûre : le jeu en vaut la chandelle !


J’ai choisi Rhapsodie française d’Antoine Laurain sur les étagères de la bibliothèque municipale pour trois raisons :

- Une partie de son intrigue se déroulait dans les années 80 (période qui me passionne tout particulièrement ces dernières semaines – rédaction de mon deuxième roman oblige).

- Le titre était absolument parfait.

- Le graphisme de sa couverture également.


C’est un peu léger, me direz-vous, mais qu’importe. Ces trois éléments m’ont permis de me saisir de Rhapsodie française pour ne plus la lâcher.


*


Un entrepreneur du Net soudainement populaire au point que les Français voudraient en faire leur prochain président, un artiste contemporain dont la dernière œuvre – un cerveau géant de vingt-cinq mètres de haut – vient d’être installé dans les jardins des Tuileries, le leader mégalomane d’un groupuscule d’extrême droite, une starlette de films X venue du fin fond de la Russie, un antiquaire décédé dans des circonstances bien particulières, un médecin généraliste en quête d’une cassette contenant les chansons du groupe de rock dont il faisait partie dans les années 80.

Leur point commun ? Une lettre qui aurait pu donner un tout autre cours à leur vie, et qui vient d’arriver à son destinataire avec…trente-trois ans de retard.


*


Je le reconnais, il y a quelque chose d’assez alléchant à ces lignes proposées en quatrième de couverture. On perçoit la satyre – légère –

le cynisme – à peine –

et l’intelligence – indéniable.

Mais malgré ça, rien ne faisait vibrer l’air et battre mes tempes.

Les thèmes abordés (la politique, l’art moderne, la pop-rock des années 80) étaient loin de faire résonner mon cœur. Il me manquait un peu de poésie, un soupçon de passé et beaucoup de silence.


Pourtant, la recette s’est révélée efficace. Je n’ai fait qu’une bouchée de cette rhapsodie,

non sans plaisir qui plus est !

Et si je ne suis pas certaine qu’elle m’aura marquée au point de m’en souvenir dans quelques années, je dois avouer que ce roman est plein de surprises :


- La narration est absolument parfaite.

- Le style, un rien pince-sans-rire, caustique et tendre tout à la fois, est résolument impeccable.

- L’intrigue est tenue de bout en bout : rien de se perd, rien ne dépasse, l’essai est transformé avec brio.

- Il y a un peu du Vernon Subutex de Virginie Despentes entre ses pages – et ce n’est pas une moindre comparaison.

- On lit ce livre à toute vitesse, comme on dévorerait un bon repas : depuis l’entrée jusqu’au dessert, rien n’est à jeter !


J’ai en somme aimé ce conte moderne que nous livre Antoine Laurain, malicieux, intelligent et percutant.

Et j’ai été sensible à ce brillant portrait de la France d’aujourd’hui.

Une France percluse d’autant de grandeurs que de petitesses.


Rhapsodie française est un gâteau à savourer sans modération !

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