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  • Photo du rédacteurloudebergh

Trilogie: Entre ciel et terre, La tristesse des anges, Le coeur de l'homme de Jòn Kalman Stefànsson.


« Ce maudit monde est habitable aussi longtemps que tu m’aimes ».


Voilà des jours, que dis-je, des semaines, que je n’ai pas écrit.

Mon temps s’est gonflé de quotidiennetés chahutées, de bouleversements heureux et d’épreuves affolantes.

Il a fallu mettre la poésie de côté.

Juste quelques temps,

quelques jours, quelques semaines,

le temps de reprendre mon souffle, de mettre sur ma tête un nouveau toit et de laisser aux rires de ma fille le loisir d’emplir mes oreilles et toute mon âme avec.


Tous les soirs pourtant, dans le tumulte de la vie et les soubresauts du changement, j’ai ouvert, l’un après l’autre, ces romans :

Entre ciel et terre, La tristesse des anges et Le cœur de l’homme,

les magnifiques trépieds d’une saga signée de la main de celui qui est, à mon sens, le plus grand poète de notre temps : Jòn Kalman Stefànsson.

Des livres infiniment précieux.

Essentiels.

Merveilleux.


*


Alors je ne vais pas y aller par quatre chemins. Inutile même de tenter d’en rédiger un résumé. Cela n’aurait aucun intérêt.

Ce n’est pas pour cela qu’on lit Jòn Kalman Stefànsson.


On le lit parce que :


1. La vie est beaucoup plus douce entre ses mots,

les nuits moins sombres,

la solitude plus légère.


2. Parce que la tristesse y est immensément belle, et les larmes des poissons transparents.


3. Parce que chacune de ses phrases est un miracle, recouvert d’une poussière dorée, subtile, sublime.


4. Que chaque ligne est un enseignement

issu du divin ou du démon, c’est selon.


5. Parce que regarde, lève les yeux, le ciel est plus bleu, la neige plus blanche, le printemps, délicieux!


6. Parce que le prix de la vie, sa beauté et sa grandeur, nous éclate au visage à chaque page tournée.


7. Que le froid y est glacial, la cruauté sans faille

mais qu’au détour d’une page, un rayon de soleil, deux bras pour enlacer,

viennent les effacer.


8. Parce qu’on y écoute les morts – mais vraiment – chuchoter, on y pleure les disparus, on y admire les vivants.


9. Que les tempêtes y sont sublimes, la mer glaciale, les éléments infatigables.


10. Parce que l’Islande est belle et le café salvateur.


11. Que sa langue est magique.

On marche pour un livre, on meurt pour quelques vers.


12. Et surtout parce que ce n’est pas du sang qui coule dans les veines des femmes et des hommes qui en peuplent la terre. C’est de la poésie. De la pure poésie.

Et que cela fait un bien fou !


*


« La lecture élargit l’horizon de la vie, la vie devient plus grande, elle devient autre chose, explique le gamin, c’est comme si on possédait une chose que personne ne pourra jamais nous enlever, jamais, répète-t-il, et ça vous rend plus heureux. »


Merci Monsieur Kalman Stefànsson. Vous m’avez rendue heureuse.

Vos mots m’ont émue, touchée au cœur. Ils l’ont ouvert en deux, en ont fait sortir quelques larmes et beaucoup de lumière.

Ils ont caressé mon âme de la plus tendre des manières

et logé au creux de mes rétines, une once d’or et deux de poésie

pour le restant de ma vie.


"Mais pas un mot sur Salvör. Pas un mot sur son existence, sur sa douleur, sur son désespoir, pas un mot de l’absence ou de ce qui advient entre elle et Jens, et pourtant nous ne devrions sans doute jamais écrire que sur cela : la tristesse, l’absence, le dénuement, et aussi sur ce qui, parfois, rapproche deux personnes, une chose invisible, mais plus forte que les grandes puissances de ce monde, plus forte que toutes les religions et aussi belle que le ciel, les larmes qui sont des poissons transparents, les mots que nous murmurons à Dieu ou à quelqu’un qui compte plus que tout, le moment où une femme guide le membre d’un homme en elle pour lui faire traverser la ligne de l’horizon. Nous ne devrions jamais écrire sur rien d’autre. C’est à cela que devraient s’attacher tous les certificats, les rapports et les messages du monde :


Je ne peux pas venir travailler aujourd’hui pour cause de tristesse.

J’ai vu ces yeux hier et ne puis, par conséquent, venir au travail.

Il m’est impossible de venir aujourd’hui car mon époux est si beau quand il est nu.

Je ne viendrai pas aujourd’hui car la vie m’a trahi.

Je ne serai pas à la réunion car il y a une femme qui prend un bain de soleil devant chez moi et sa peau scintille. »


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