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  • Photo du rédacteurloudebergh

Une passion fauve, Françoise Bourdin.


Une passion fauve de Françoise Bourdin est un livre résolument daté. On y parle des femmes comme on en parlait en 2005 (et encore !),

la psychologie des personnages est souvent caricaturale,

les fréquentes ellipses un peu trop faciles,

et la vision du monde des plus manichéennes.

En effet, à l’exception de Berill - celle dont la destinée guide le récit -, les femmes ont la plupart du temps toutes les caractéristiques de la potiche au grand cœur, tout juste bonnes à s’épanouir dans l’art de la décoration, et soumises juste ce qu’il faut aux décisions de leurs brillants époux.

En ce qui concerne les personnages, il y a les bons et les mauvais – guerre oblige, me direz-vous – mais peut-être que la nuance aurait pu se dégager un petit pré carré ! Car la grande majorité des personnages peuvent être résumés par trois adjectifs : Berill est brillante, passionnée et sublime, Tomas généreux, amoureux et bienveillant, Julian violent, manipulateur et prétentieux… C’est un peu court, on ne peut que l’admettre. D’autant plus que le récit ne s’épanouit pas sur 200 pauvres pages ! Il y avait la place pour un peu plus de complexité, pour une plus grande diversité de teintes.


C’est là que l’on réalise que l’on n’écrit plus aujourd’hui, comme l’on écrivait il y a vingt ans – et c’est tant mieux ! Si les romans que l’on dit « classiques » savent ne pas prendre une ride, ce n’est pas toujours le cas de leurs petits-cousins turbulents: les page-turner des décennies passées.


*


Budapest, 1920. La Hongrie sombre dans la misère. Vilmos Kàroly vient d’abattre sa dernière lionne. Ruiné, il doit se résoudre à vendre son cirque. Mais chez les Kàroly on a la piste dans le sang, et face à l’adversité le spectacle doit continuer. Toujours plus impressionnant, toujours plus envoûtant, grâce à Berill, la fille de Vilmos.

C’est à Madrid, où les Kàroly ont enfin trouvé un engagement après des mois d’errance, que le public découvre un numéro d’une rare splendeur : dans la cage, au milieu des tigres, Berill danse, au rythme des claquements de fouet. Sur les gradins, un homme est fasciné. Il s’appelle Tomas Blaque-Belair, il est irlandais, fils d’un grand banquier de Dublin, et il vient de tomber éperdument amoureux. Un jour, cette femme sera son épouse.

Une alliance entre l’héritier d’une prestigieuse dynastie et une artiste de cirque, tzigane de surcroît ? Impensable ! Pourtant, un terrible accident va sceller leur destin.


*


Et pourtant…

J’ai lu cette histoire en quelques heures.

Dévorée littéralement.

Parce que c’était simple, pur et beau.

On ne fait pas de littérature avec des bons sentiments comme dirait l’autre. J’en suis absolument convaincue mais…

Mais l’on peut faire de belles histoires !


Et je dois le reconnaître : je raffole de ces grandes sagas familiales, déployées sur des générations et s’épanouissant dans un contexte historique documenté. C’est mon petit péché-mignon comme qui dirait. Si ce n’est pas de la grande Littérature, indubitablement, cela se lit avec aisance et joie pure.

Cela me rappelle les romans que j’engloutissais adolescente, avide, jamais repue. Il n’y était question que d’amour, de trahison, de voyage, de faute et de déchirure et cela faisait résonner la corde sensible et romantique qui tendait mon cœur.


Les romans de Françoise Bourdin sont tous de cette trempe. Et si la belle Langue ne coule pas dans leurs veines, ils ont le mérite d’être les vecteurs de superbes histoires que l’on dévore jusque tard dans la nuit, avec passion et émotion.

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