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  • Photo du rédacteurloudebergh

Americanah, Chimamanda Ngozi Adichie.


Ce matin, l’inspiration manque à l’appel.

Et c’est dommage : je viens de terminer Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie - le roman maintes fois primé, encensé de toutes parts, celui que l’on ne présente plus -, et j’aurais bien aimé sentir les mots couler sous mes doigts avec simplicité et empressement.

Mais il n’en est rien.

Je termine ce roman absolument magistral,

ce roman que j’ai dévoré qui plus est,

et mes mots sonnent creux,

désespérément creux.


Alors, de grâce, n’y voyez là aucune malice, aucun défaut caché, aucune trace d’usure dissimulée : ce roman est un chef d’œuvre ! François Busnel, Augustin Trapenard et tous ceux qui font la critique de ce pays ne vous ont pas menti.

Americanah est intelligent, puissant, renversant, dérangeant, juste, émouvant, chahutant.

Il est tout ce qu’on veut qu’il soit, et plus encore.

Beau, drôle, parfois cruel et toujours irrévérencieux.


*


Les Éditions Gallimard le présentent ainsi : Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l’Amérique, qui compte bien la rejoindre. Mais comment rester soi lorsque l’on change de pays, et lorsque la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés ?


*


Alors que les temps qui courent semblent s’être donnés le mot pour m’empêcher de dégager les heures nécessaires à la lecture, j'ai réussi à me lover entre les pages d’Americanah avec la souplesse du chat et la joie du chiot. J’en ai aimé chaque ligne, chaque phrase, chaque trait d’esprit - cette idée que la narratrice ne prenait conscience de sa couleur de peau qu’une fois l’océan traversé.

J’ai trouvé les personnages vrais, complexes, attachants et pleins de vie.

Et le style d’Adichie ! Direct, précis, sans fioriture, classique et inventif à la fois.


"C'était un samedi et elle aurait dû demander pourquoi il n'était pas avec sa femme et son enfant, elle aurait dû engager une discussion sur ce qu'ils étaient en train de faire exactement, mais ils avaient un passé, des liens inextricables, ce qui ne signifiait pas qu'ils avaient un but quelconque, ou qu'une explication était nécessaire, aussi ouvrit-elle la porte quand il sonna et il entra, admira les fleurs de la véranda, les lis blancs qui se dressaient dans les bacs comme des cygnes."


Adichie, que j’avais déjà lue dans sa très belle fresque L’Autre moitié du soleil (Gallimard, 2006) a su, une fois encore, m’emporter. Sur trois continents, au cœur d’une superbe histoire d’amour,

traversée par des sujets aussi vastes que ceux de la race, de l’identité, de l’immigration, des inégalités sociales, ou du féminisme.


Alors courez vous procurer Americanah ! Car il y a entre ses pages un peu de ce qui fait le sel des phénomènes,

et de grandes chances pour que vous ne voyiez plus le monde de la même façon une fois le livre refermé.



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