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L'Histoire la plus incroyable de votre vie, Chitra Banerjee Divakaruni.


Difficile de chroniquer un tel roman. Voilà que mes mots boitent, se vident et s’emmêlent. Même à la question qu’en ai-je pensé ? mes idées bafouillent.


Ce livre ne me laissera pas un souvenir impérissable c’est certain.

C’est ça ! commençons ainsi.

Il est original certes, bien fichu, agréable à lire et joliment écrit. Il se dévore d’une traite, c’est indiscutable aussi. Et est l’œuvre d’une femme dont les écrits ont été maintes fois primés. C’est le livre que je n’aurais probablement jamais lu s’il ne m’avait mystérieusement sauté dans les mains depuis les rayonnages de ma bibliothèque municipale.


*


Quelle est l’histoire la plus incroyable de ma vie ? s’interrogent tour à tour neuf personnes enfermées dans le sous-sol d’un consulat indien. Comment raconter cette histoire quand on est plongé dans le noir d’une pièce dont le plafond menace de s’écrouler à tout instant ? Une histoire qui n’avait jamais été racontée à personne.

Quelques heures plus tôt, ils étaient tous des étrangers, désormais, ils sont inéluctablement liés.


L’éditeur ajoute :

"Ce roman oscille entre l’angoisse, le récit haletant d’une catastrophe, et le cheminement intérieur de ces êtres aux origines et aux destins si éloignés les uns des autres. Car s’ils sont prisonniers d’un désastre, ils sont aussi des pèlerins spirituels découvrant le pouvoir guérisseur des histoires, et au moment où ils luttent pour leur survie, ils se trouvent des raisons renouvelées de vivre, de partager avec les autres le beau et douloureux miracle de la vie."


*


J’aime me laisser surprendre. Je ne connais pas la littérature indienne, et ce synopsis me plaisait – sans outre mesure cependant –, mais L’Histoire la plus incroyable de votre vie de Chitra Banerjee Divakaruni s’est présentée comme une évidence, à un moment un peu particulier de ma vie durant lequel la plus grande joie ne cessait de flirter avec le désespoir. Il aurait été stupide de ne pas me laisser guider par ce que le hasard avait mis sur ma route, vous en conviendrez! J’avais forcément quelque chose à tirer de ces quelques 300 pages.


Mais là fut ma réelle surprise : la réponse s’est révélée par la négative.

Je ne suis pas certaine d’en avoir retiré quoi que ce soit.

Si j’ai aimé le récit du désastre vécu par les personnages enfermés à la suite d’un séisme, la plupart des histoires qu’ils osaient raconter fleurant bon la Vérité avec un grand V, j’ai été gênée par le fait que nombre d’entre elles semblaient n’avoir pas de fin. Comme si les pages qui les donnaient à lire avaient été arrachées. Et si certaines avaient quelque chose de profondément vivant, d’enthousiasmant, de dramatique, de terrible ou d’instruisant, les autres retombaient comme des soufflés une fois les dernières lignes ébauchées. Comme si l’autrice n’avait pas voulu y apporter le même soin. Créant une sorte de décalage, d’asymétrie un peu dérangeante.


Et ne parlons pas de la fin du roman : impossible de savoir, encore maintenant, si je l’ai trouvée admirable ou diablement bâclée !

Autant j’adore les fins ouvertes, laissant le lecteur libre et maître à bord de ses élucubrations, autant celle-ci avait quelque chose de fondamentalement brossée à la va-vite.

Enfin…peut-être me trompé-je ? Peut-être n’ai-je tout bonnement pas compris.

Il n’empêche qu’habituellement, les franges les plus obscures d’un récit, les plus impalpables, me séduisent au plus haut point. Tel n’a pas été le cas dans celui-ci.

L’aurais-je lu au mauvais moment ?

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