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Photo du rédacteurloudebergh

La jeune femme et la mer, Catherine Meurisse.


« Notre vie dépend de notre capacité à entrer en résonance avec la nature ». Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les éditions Dargaud, au sujet de La jeune femme et la mer

Et autant vous dire que je n’aurais pas trouvé mieux. 

Je suis intimement convaincue que cette attitude de pleine présence au monde, dans toute sa diversité et sa multiplicité, est une des clés pour une vie belle et juste. 


*


« Je voudrais peindre la nature », déclare la jeune dessinatrice française en débarquant au Japon. Sur son chemin, un peintre japonais, lui, cherche à « peindre une femme ». 

Quelle nature? Celle qui apaise ou celle qui submerge? Et quelle femme? Nami, qui tient l’auberge thermale où les deux artistes vont séjourner? Naim n’est pas un modèle facile. Mystérieusement liée aux éléments naturels, elle sait lire l’arrivée des typhons dans les plis de la mer. C’est en tout cas ce que prétend le tanuki effronté, animal mythologique nippon incontournable, qui surgit au gré des déambulations des deux voyageurs.

Je suis entrée dans cette sublimissime bande-dessinée de Catherine Meurisse par la couleur. J’ai immédiatement été attirée par cette couverture de bleus et de roses délavés. C’était une sensation très étrange : j’avais le sentiment d’être proche de la douceur de ces teintes. Comme si je les sentais physiquement, comme si je les comprenais intimement. 

Cela avait tout de la promesse, vous en conviendrez. 


Page après page, un monde s’est ouvert à moi. 

Je me réjouissais, le soir venu, de ces rendez-vous convenus avec la Beauté. 

Pas trop vite, me disais-je. Gardes-en un peu encore pour demain! 

J’ai plusieurs fois songé aux meilleurs techniques pour photographier quelques une de ses plus belles planches, que je me voyais déjà imprimer, encadrer et accrocher devant mon lit. 


À l’infinie beauté de cet album s’est ajouté la sensibilité et la drôlerie de son ton. La jeune femme et la mer témoigne d’un regard hors du commun. D’une intelligence infinie, et d’une sensibilité qui m’a semblé familière. 


« Une fois que j’ai pénétré dans ce territoire, toute la beauté du monde appartient à mon être. 

Sans que je peigne un tableau, je suis un peintre de premier ordre. »

J’ai aimé cette idée qu’il n’est pas toujours nécessaire d’agir sur la réalité pour légitimer son petit morceau d’existence. Parfois, la contempler amoureusement suffit à la transformer. Chausser ses lunettes spécial beauté pour ne plus rien regarder comme avant. 


Et c’est peut être le tour de force de cet album dans lequel il ne se passe fondamentalement pas grand chose  : se muer en un conte philosophique et esthétique d’une grande richesse, et devenir une merveille de quête contemplative. 



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