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Photo du rédacteurloudebergh

Verte, Marie Desplechin (suivi de Pome et de Mauve).


Trois jours, trois livres, 72 heures délicieuses,

la tête dans les nuages,

le cœur bercé de tendresse

et l’enfance au bord des lèvres.


C’est en écoutant l’excellent podcast Bookmakers sur Arte Radio consacré à Marie Desplechin que j’ai eu envie de me replonger dans la littérature qui avait donné à ma jeunesse ses plus jolies couleurs.

Car de la même façon que pré-adolescente j’avais dévoré les romans de Marie-Aude Murail ou de Susie Morgenstern, je gardais d’excellents souvenirs de mes lectures Desplechinesques.


À mesure que le podcast filait dans mes oreilles, je le sentais infiltrer ma gorge et se lover contre mon cœur. J’aimais chacune des phrases que prononçait l’autrice, je me surprenais à être d’accord avec tout ce qu’elle disait et surtout, je sentais naître en moi une immense admiration pour l’écrivaine qu’était Marie Desplechin.

Alors je me suis précipitée sur Verte, Pome et Mauve, une série de trois romans qui se tenaient heureusement sagement sur la plus haute étagère de la bibliothèque municipale dans laquelle je travaillais.


Ni une ni deux, de mes yeux, je les ai enfourchés,

pour mon plus grand plaisir et ma plus enfantine joie.


*


Verte (Tome 1)


À onze ans, la petite Verte ne montre toujours aucun talent pour la sorcellerie. Pire que cela, elle dit qu'elle veut être quelqu'un de normal et se marier. Elle semble aussi s'intéresser aux garçons de sa classe et ne cache pas son dégoût lorsqu'elle voit mijoter un brouet destiné à empoisonner le chien des voisins. Sa mère, Ursule, est consternée. C'est si important pour une sorcière de transmettre le métier à sa fille. En dernier ressort, elle décide de confier Verte une journée par semaine à sa grand-mère, Anastabotte, puisqu'elles ont l'air de si bien s'entendre. Dès la première séance, les résultats sont excellents. On peut même dire qu'ils dépassent les espérances d'Ursule. Un peu trop, peut-être.



Pome (Tome 2)


Souvenez-vous. Nous avions laissé Verte, l’apprentie sorcière rebelle, rayonnante. Entourée de femmes, comme depuis toujours : sa mère Ursule et sa grand-mère Anastabotte. Mais aussi, c’était nouveau pour elle, d’hommes : Soufi, le garçon de sa classe grâce à qui elle avait retrouvé son père, et celui-ci, Gérard, l’entraîneur de foot. Les choses pourraient être simples désormais. Et bien sûr, elles ne le seront pas. Car Soufi déménage et Gérard a un père, lui aussi : Raymond, un ancien commissaire de police. Verte pleure, Verte rit, Verte est très entourée soudain et pourtant elle se sent seule. Heureusement, une fille vient d’emménager avec sa mère dans le bâtiment B. C’est Pome. Verte se dit que c’est un nom parfait pour une alter ego, une future meilleure amie, une pareille en tout. En tout ? Même en sorcellerie ?



Mauve (Tome 3)


Mais… mais qu’est-ce qui se passe, en ce moment ? Pome est d’une humeur terrible, Verte va s’enfermer dans sa chambre. On les connaît pourtant, cela ne leur ressemble pas du tout. Une crise d’adolescence ? Ce serait trop facile. La fatigue ? Certainement pas. Lorsque Pome revient des cours avec un bleu au visage, le doute n’est plus permis : quelque chose ne va pas. Depuis l’arrivée d’une nouvelle au collège, tout semble détraqué. Une nouvelle… quelle nouvelle ? Verte et Pome ne veulent absolument pas en parler. Dès que l’on prononce son nom, une scolopendre surgit ! Et que fait la police dans ces cas-là ? Et que font les sorcières ?


*


À douze ans, je raffolais de ces histoires, à vingt-huit ans je me surprends à les aimer tout autant.

Pour d’autres raisons peut-être.

(Encore que).


J’ai dévoré ces trois romans sans bouder mon plaisir, j’ai aimé la langue de Marie Desplechin, vive et tranchante, sa façon de parler de l’adolescence sans en avoir l’air, avec des mots qui touchent autant la jeune mère que je suis

que la petite fille que j’espère encore être – parfois.


Car la (bonne) littérature jeunesse a cela d’exceptionnel :

- elle ne se cache pas derrière son petit doigt

- elle dit tout haut ce que les adultes ne disent même plus tout bas

- elle ne se la raconte pas

- elle ne s’écoute pas parler

- elle ne se regarde pas le nombril.

Elle dit la vérité, rien que la vérité, avec simplicité, force et humanité,

... et elle raconte de génialissimes histoires

comme les grands ne savent souvent plus le faire…


Verte, Pome et Mauve sont des petites pépites de vie, de bonheur et de vérité, qu’il fait bon relire lorsque la vie nous menace de nous perdre dans les tréfonds de l’âge adulte et de ses tristes réalités.








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