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  • Photo du rédacteurloudebergh

Appelez la sage-femme, Jennifer Worth.


Je n’ai pas vu la série à succès tirée de ce livre-témoignage mais c’est avec un réel plaisir doublé d’un intérêt certain que je me suis plongée dans ce récit extraordinaire issu des mémoires de Jennifer Worth, une sage-femme ayant officié dans les quartiers miséreux des Docklands dans les années 50.

Rien ne la prédestinait, en effet, à devenir sage-femme dans les bas-fonds londoniens mais quand, à vingt-deux ans, elle a rejoint les sœurs de Nonnatus House, une maternité venant en aide aux plus pauvres, elle a vécu l’expérience de sa vie.


J’ai dévoré ce témoignage, bouleversant et captivant, comme un roman même s’il n’en est à proprement parlé pas un. Il s’agit plutôt d’y voir une succession de souvenirs marquants de la carrière de Jennifer Worth, déposés sur les pages d’un livre lumineux et intelligent. Des récits qui permettent de lever le voile sur un métier que l’on connaît mal, à une époque où la naissance commençait tout juste à se médicaliser. Et donnent à voir et à comprendre avec un cruel réalisme ce qu’était la vie des populations européennes les plus pauvres à la moitié du siècle.


J’ai été sensible à sa narration dénuée de tout pathos, à sa tonalité extrêmement factuelle bien qu’infiniment touchante, au caractère percussif de ce qui était raconté. Agnès Ledig, autrice et sage-femme, entame sa préface ainsi :

« Les Mémoires de Jennifer Worth sont dérangeantes parfois. Certaines scènes sont à la limite du supportable tant la précarité, l’insalubrité matérielle et la pauvreté humaine sont présentes, mais cela ne rend que plus admirable le travail des sages-femmes de cette époque. »


Car outre le côté éminemment historique de ce récit, j’ai aimé la précision dont a fait preuve Jennifer Worth pour aborder son travail dans ce livre. Véritables phares dans la tempête pendant un accouchement, les sages-femmes doivent faire preuve d’une poigne incomparable et d’une douceur égale. Elles sont la ligne de mire et de vie, le voile de protection, le fil qui relie au réel.

Et si les pratiques obstétriques ont bien changé, l’expérience clinique acquise par les sages-femmes a une valeur inestimable, et ce encore aujourd’hui.

Elles sont le premier témoin de la vie qui se transmets, de la plus pure joie ou de la plus grande détresse, le giron accueillant, l’oreille attentive.


Ce livre-témoignage leur rend un magnifique hommage que je ne peux que vous encourager à découvrir !




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