loudebergh
L'homme qui plantait des arbres, Jean Giono.

Qu’il est doux de retrouver un bijou que l’on croyait perdu.
Seul un souvenir lointain le préservait de l’oubli total -
quelques bribes jetées au vent, anéanties depuis longtemps.
Et puis un jour, le bijou refait surface. On doit l’épousseter, dépoussiérer son habit et cirer ses chaussures. Jeter un pardessus sur ses épaules et se risquer à plonger à nouveau dans les profondeurs de son regard.
Ca y est, avec lui le souvenir émerge tout à fait, il est prêt à être saisi - avec douceur, cependant, les souvenirs sont des êtes fragiles.
Nous y voilà: une salle de classe et une estrade au parquet grinçant, des murs blancs lézardés par le temps, une trentaine d’élèves beaucoup trop jeunes et quelques heures de lecture à voix haute.
L’homme qui plantait des arbres de Jean Giono est ce bijou depuis longtemps oublié, cette émotion remontée à la surface, un soir que la fatigue me laissait à la merci des plus grandes émotions.
Il est ce que tout un chacun devrait avoir sous les yeux lorsque l’espoir le quitte, que la vie lui semble vaine et le chagrin trop grand.
Il est de ces textes que l’on pourrait lire et relire à l’infini, quelques dizaines de pages tout au plus, un concentré de beauté. Pas cette beauté tapageuse aux reflets aveuglants, mais une beauté toute de sobriété, de simplicité et de grâce. Quelque chose qui a à voir avec la constance, l’acharnement et la grandeur d’âme, la générosité ultime, dépouillée de tout égoïsme.