La danse des flamants roses, Yara El-Ghadban.
- loudebergh
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« Le 7 décembre 2023, le poète palestinien Refaat Alareer est assassiné. Il est parmi des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants tués à Gaza par les bombes israéliennes. Son poème If I must die, hymne à l’humanité, résonne dans le monde entier. S’il doit mourir, écrit-il, nous devons vivre, pour raconter son histoire, fabriquer un cerf-volant, répandre l’espoir. Ce roman est un cerf-volant ».
Voilà comment Yara El-Ghadban introduit La danse des flamants roses. Un roman né d’une question – qui résonne avec fracas dans les jours sombres que nous traversons – : et si la Palestine offrait la seule utopie possible?
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Palestine. La mer Morte s’est évaporée. La maladie du sel dévore la région et menace l’humanité. Pourtant, là où étaient relégués des milliers d’habitants, survivent paysans, colons, soldats, prisonniers et ouvriers. Des colonies de flamants roses s’installent. Ensemble, humains et vivants rebâtissent une communauté. Une utopie naît.
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Déniché parmi les derniers coups de cœur d’une libraire Bourguignonne, La danse des flamants roses m’a appelée. Tout mon être de lectrice n’a plus tendu que vers ce texte depuis que cette femme me l’a mis entre les mains. Un joyau, disait-elle – dont je me souviendrai longtemps.
Mais si je l’ai fait mien immédiatement, je dois admettre que mon esprit a mis quelques heures à s’emballer pour ce roman. Je n’y voyais pas la splendeur que la libraire clunisienne avait vu et n’y trouvais pas le souffle qu’elle évoquait.
Mais j’ai continué.
Parce que je refusais de passer à côté de quelque chose.
Et grand bien m’a pris.
Si La danse des flamants roses est un texte éminemment politique, qu’il me semble absolument nécessaire de le lire alors que la région est ravagée par le chaos, la famine et la haine, il a l’écho des grands. La voix. Et la portée.
Il parle d’un autre monde, d’une autre voie. Dans une région en proie à la colonisation, à la barbarie, aux méfaits d’un pouvoirs dévorants, mais plus largement aussi. Il pose un pied de côté, nous propose un autre chemin. Plus sensible, plus vivant et plus doux.
Une route portée par une langue comme une flamme, comme une vague, comme un vol d’oiseau. Bruissante, changeante, dorée. Neuve, résolument. Insaisissable aussi.
Et s’il a fallu du temps aux personnages de Yara El-Ghadban pour apprivoiser mon cœur, c’est tout entier qu’ils l’ont dévoré la dernière page tournée. Et c’est avec certitude que je peux affirmer moi aussi, que La danse des flamants roses restera longtemps gravée dans ma mémoire.
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