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La végétarienne, Han Kang.

  • Photo du rédacteur: loudebergh
    loudebergh
  • il y a 6 jours
  • 2 min de lecture

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La végétarienne de Han Kang est une claque. Sonore. Rageuse. Définitive. 

C’est un Absolu fait texte, la parfaite maîtrise en sa plus pure acception. 

L’originalité, la splendeur et l’horreur, le tout ruisselant d’à peine 200 pages. 


C’est LE texte contemporain que j’attendais, celui que je ne trouvais nulle part depuis plusieurs mois, rempli d’une force que je ne voyais plus que dans les récits que les années avaient façonnés. Mais La végétarienne est tombée entre mes mains, 

comme une évidence. 

Deux jours plus tard je levais les yeux de la dernière page. Sidérée.  


*


Une nuit, Yõnghye se réveille et va au réfrigérateur, qu’elle vide de toute la viande qu’il contient. Guidée par son rêve, elle a désormais un but : devenir végétale, se perdre dans l’existence calme et inaccessible des arbres et des plantes. Ce dépouillement qui devient le sens de sa vie, le pouvoir érotique, floral de sa nudité, vont faire voler en éclats les règles de la société, dans une l’ante descente vers la folie et l’absolu. 


*


L’absolu. Oui, voilà ce qu’est ce texte. Une ascension (à mon sens, plutôt qu’une descente) vers l’Absolu. Plein de vie, de mort et de désir, d’oubli, de conscience, d’abnégation et d’écoute. 

Et lorsque l’on a sous les yeux, noir sur blanc, sur deux petites centaines de pages cet Absolu, on est bien fébrile, croyez-moi. Parce que c’est sacrément intimidant. C’est sacrément parfait. Sacrément beau. Mais on n’écrit  pas de morceaux de littérature parce que c’est beau. On les écrit parce que qu’on fait partie de l’humanité et que l’Humanité est faite de passions. 


Alors on n’a plus envie de lire que ça. De vivre que ça. 

Les textes de cette trempe – originaux, complètement géniaux, à la lisière de la folie – ont l’art de raccrocher à la vie. Choisissez de les lire lorsque votre vie vacille, il est certain qu’ils planteront une graine là où il le faut. 


Han Kang (dont le prénom a tout à voir avec le concept de beauté de la douleur) parvient à aborder dans ce roman la folie, la tristesse, l’art, les violences faites aux femmes et aux enfants, la sublimation, l’aliénation, les troubles psychiatriques, la résistance, le besoin de liberté, le sexe, l’anorexie, l’envol et le désir, et le fait avec un tel brio que l’on peine à y croire. 

Voilà une merveille dont on ignore – en la refermant – de quel bois elle a été faite, mais qu’importe : elle fut pour moi poussière d’étoile et rivière glacée, arbre centenaire et brasier incandescent. 


La végétarienne aura été mon absolu le temps d’une lecture – dérangeante et fascinante. 

Et je mets à main au feu qu’elle le restera longtemps. 

 
 
 

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Louise DE BERGH, Chardonne. 

loudebergh@gmail.com

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