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Photo du rédacteurloudebergh

Le Pavillon des orphelines, Joanna Goodman.


J’aime passionnément les histoires.

Toutes les histoires.

Celles que l’on me racontait, petite, à côté de mon frère jumeau et de ma sœur,

Celles que je lis à ma fille, le soir, pour saupoudrer son sommeil de quelques gouttes de poésie,

Celles que je conte aux enfants qui s’assoient, les yeux brillants, le cœur au bord des lèvres, devant moi sur le parquet de la bibliothèque dans laquelle je travaille,

et celles que je lis toute seule, pour faire battre mon cœur et résonner mon âme, depuis que j’ai l’âge de le faire.


J’aime les histoires et ce qu’elles nous disent,

là où elles cognent, frappent et s’enfouissent.

J’aime les débuter, la mine réjouie, les sens en éveil,

J’aime les déflorer, les découvrir, les défricher,

et j’aime les terminer, les enfermer dans ma poitrine pour ne plus les oublier,

puis les faire voler aux quatre vents pour les voir essaimer ailleurs,

dans d’autres cœurs et d’autres rues.


Certains livres changent des vies,

certaines histoires transforment, aiguillent, animent.

D’autres existent pour la seule joie d’exister mais elles savent arriver à point nommé.

Là où il faut.

Pile. Là où il faut.

Et quand il le faut.


Le Pavillon des orphelines de Joanna Goodman est de celles-ci. Celles qui ne brillent ni par leur style, ni par l’originalité de leur récit,

mais qui rayonnent comme jamais.

Par leur voix, la voie qu’elles indiquent et ce qu’elles disent entre les lignes et derrière les mots :

l’amour, la résilience, la patience et la douleur.


Cela faisait des mois que je ne m’étais pas retrouvée à deux heures du matin, enfouie sous mes couvertures, incapable d’arrêter ma lecture. Adolescente, cela m’arrivait tout le temps. J’étais même biberonnée à cette sensation, à ce plaisir indicible, à cette joie sublime de la lecture lorsque le monde est à l’arrêt. Endormi. Paisible.

Et en moi : une tempête, un tourbillon, des émotions à n’en plus savoir qu’en faire.


Cette fois encore, tout autour, le silence,

et au milieu, à l’intérieur, partout :

comme un gong tibétain, une résonance : Le Pavillon des orphelines.


*


À la maison, Maggie parle français avec sa mère mais son père a exigé qu’elle suive ses études à l’école anglophone. Malgré leurs différences culturelles, ses parents s’accordent sur la décision à prendre lorsque leur fille leur annonce sa grossesse.

À seize ans, Maggie n’a d’autres choix que d’abandonner son enfant à la naissance, de renoncer à son grand amour et de rentrer dans le droit chemin.

Élodie grandit dans des conditions précaires à l’orphelinat. La situation empire en 1955 lorsque l’établissement devient un hôpital psychiatrique. Comme des centaines d’autres orphelins québécois, Élodie est déclarée malade mentale et subit bientôt les pires sévices.

Maggie, elle, s’est mariée à un homme d’affaires impatient de fonder une famille. Malgré tout, la jeune femme ne peut oublier Élodie et se met à sa recherche. Mère et fille parviendront-elles à se retrouver ?


*


J’ai bien conscience que ce résumé a un petit air de déjà vu, de déjà lu. C’est vrai et c’est indéniable. Mais il y a tellement de grâce, de douceurs et de passions entre les pages de cette histoire – que l’on tourne à toute vitesse, dois-je le préciser ? – que je ne peux que vous conseiller d’y tremper un œil et un orteil. Il y a de grandes chances que vous vous trouviez la tête sous l’eau et le cœur en pagaille plus vite que vous ne l’aviez imaginé !


Aujourd’hui, je dois l’admettre, je suis à nouveau prête. À quoi me direz-vous ? À beaucoup de bouleversements. Et une chose est sûre, c’est à cette très belle histoire que je le dois.

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