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Les guerriers de l'hiver, Olivier Norek.


Ne pas lire Les guerriers de l’hiver d’Olivier Norek relèverait de la faute morale. 

C’est du moins ce que disait, en substance, l’une des critiques du Masque et la plume sur France Inter. 

J’ai fait de cette phrase un devoir 

et me suis empressée de me plonger dans ce grandiose pavé. 

Il était sur liste de tous les prix littéraires de l’automne et avait échappé aux plus grands – d’aucuns diraient qu’il ne pouvait qu’être qu’excellent. 


Et je dois dire que ce premier roman historique d’Olivier Norek a été largement au-delà de mes espérances. Ses guerriers de l’hiver m’ont touché au cœur

et m’ont littéralement emportée dans leur sillage glacé. 


Cette émotion – incompréhensible – me laisse encore sans voix. Ce livre n’est qu’un roman de guerre, un de plus diront certains! Et tous de s’entendre pour attester du fait que ce genre confine parfois au redondant. Pas une seule seconde pourtant ne me suis-je ennuyée. Les pages défilaient, les images en mon cœur naissaient, et la passion pour ce texte avec. 


Quelle merveille que cette histoire, quel souffle dans cette narration, quel élan! 

La langue, simple et belle, porte un récit magnifiquement construit. Sur un sujet exceptionnel de force et d’intensité. 


*


« Je suis certain que nous avons réveillé leur satané Sisu. 

- Je ne parle pas leur langue, camarade.

- Et je ne pourrai pas te traduire ce mot, car il n’a d’équivalent nulle part ailleurs. Le Sisu est l’âme de le Finlande. Il dit le courage, la force intérieure, la ténacité, la résistance, la détermination. 

- Une vie austère, dans un environnement hostile, a forgé leur mental d’acier qui nous résiste aujourd’hui. »


Imaginez un pays minuscule. 

Imaginez-en un autre, gigantesque. 

Imaginez maintenant qu’ils s’affrontent. 


Au cœur du plus mordant de ses hivers, au cœur de la guerre la plus meurtrière de son histoire, un peuple se dresse contre l’ennemi, et parmi ses soldats naît une légende. La légende de Simo, la Mort Blanche.


*


Captivée, effarée, j’ai été complètement impressionnée par ce morceau d’histoire. Cette guerre infernale qui opposa durant l’hiver 1940 la toute petite Finlande et l’immense Russie. 

Fabuleux narrateur, Olivier Norek s’en empare et la fait sienne avec une intelligence et une sensibilité indéniable. Son travail de recherches, grandiose, le soin porté à la véracité des détails, font de ce roman une somme insensée et géniale. J’y ai tant appris, tant aimé, tant observé. Je me suis attachée à ces soldats comme je ne pensais pas pouvoir le faire, je me suis mise dans leur peau, bravant les éléments (atroces, inimaginables), luttant envers et contre tout. 

David contre Goliath du XXème siècle. 


Figurez-vous que je n’arrivais plus à lire d’homme depuis plusieurs semaines. Leurs romans me tombaient systématiquement des mains. Celui-ci, pourtant, m’a fait renouer avec la plume de l’un d’entre eux. Avec une émotion (et une admiration) folle, me laissant la gorge serrée alors que les dernières pages se dessinaient sous mes doigts.


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