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Oublier Gabriel, Karine Yoakim Pasquier


Oublier Gabriel de Karine Yoakim Pasquier est un délicieux petit roman dévorable (et dévoré) en quelques heures. Un petit bijou de littérature romande, magnifiquement ficelé, efficace et touchant.


C’est un premier roman surprenant, original et intime, découvert dans un cadre qui ne l’est pas moins : j’ai eu l’immense chance d’en rencontrer l’autrice autour d’un café à Vevey, non loin de là où se déroule l’essentiel de l’intrigue. Karine Yoakim Pasquier avait eu la gentillesse de me contacter après avoir constaté que nos deux romans, parus simultanément, étaient souvent voisins sur les étagères des librairies suisses. Nombre d’autres points communs et centres d’intérêt nous rapprochaient, j’ai accepté la proposition avec joie.


Grand bien m'en a fait! Karine était terriblement avenante, sympathique et vraie. Je suis immédiatement tombée sous son charme et je me réjouissais de découvrir son roman – d’autant plus que le personnage principal se nommait Louise et qu’une partie de l’histoire prenait ses quartiers à Chardonne, village dans lequel je vis actuellement.


*


En quatrième de couverture, les Éditions Torticolis et Frères avaient placé un court extrait :

« C’est étrange de revenir dans un endroit qu’on n’a pas revu depuis des années. Tout semble familier et en même temps inexplicablement lointain. Le train s’immobilisa à 20h37 à Vevey. Louise avait changé rapidement à Montreux pour monter dans un train régional qui ressemblait à celui qu’elle avait pris des dizaines de fois lorsqu’elle était enfant. Les sièges étaient toujours piquetés de jaune et de rouge, la même voix chantante dictait les arrêts. Rien n’avait changé, ni la gare ni les gens sur le quai, curieusement pareils à l’idée qu’elle avait figée dans sa tête. »


*


Je n’ai jamais regardé avec un œil très bienveillant les histoires se déroulant dans un endroit trop proche de celui dans lequel je vivais. Je trouvais la chose peu romanesque, trop « collée » à une vie que je jugeais banale et peu porteuse de narrativité. J’ai toujours eu le sentiment d’avoir besoin, en littérature, d’un ailleurs me permettant de comprendre l’ici et maintenant, d’un environnement exceptionnel ou tout du moins étranger.

Pourtant, je me suis lovée dans les espaces et les mots de Karine Yoakim Pasquier avec une joie réelle et un plaisir certain. J’ai aimé voir ses personnages s’épanouir dans mon esprit et y trouver une matérialité, j’ai adoré les regarder s’ébattre dans des lieux que je connaissais si bien, grandir dans ce qui est aujourd’hui mon quotidien.


J’ai tout simplement dévoré ce roman, admirant sa construction, son côté « terriblement bien ficelé » et la fluidité de son ton.

Le scénario m’a emportée de son élégance et de sa simplicité, et les thèmes qu’il abordait – le secret, l’oubli, le silence et la culpabilité – de leur naturel et de leur intimité.


Oublier Gabriel est un premier texte très réussi somme toute, un réel plaisir de lecture et une porte grande ouverte sur de merveilleux lendemains nés de la plume de cette romancière prometteuse.

Une histoire à découvrir avec appétit !

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