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Au monde, Ce qu'accoucher veut dire, Chantal Birman.


Au monde, Ce qu’accoucher veut dire de Chantal Birman est un texte résolument féministe. À la fois essai philosophique, social et politique, il dépasse largement les frontières du simple témoignage et est à considérer avec le même intérêt et la même passion que les exceptionnels Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir, King Kong Théorie de Virginie Despentes et Sorcières de Mona Chollet.


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Voilà comment l’éditeur présente l’ouvrage :

L’accouchement est un rendez-vous avec soi-même : son histoire familiale, son corps, son avenir. Un rendez-vous qui change profondément la vie de chacune.

Une sage-femme relate avec sensibilité son expérience de la maternité. Au fil des rencontres avec les femmes, leurs joies et leurs espoirs, elle développe une réflexion engagée et porte un regard nouveau sur cette expérience unique.


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« Une sage-femme raconte… » peut-on lire sur la couverture de ce très beau livre. Pourtant, il ne s’agit nullement d’une compilation de souvenirs et d’anecdotes issus d’une femme ayant travaillé toute sa vie avec et pour les femmes. Au monde, Ce qu’accoucher veut dire est plutôt à considérer comme un essai abordant l’accouchement et la naissance sous toutes leurs formes, aussi diverses soient-elles.

Et s’il est question du métier de sage-femme en tant que vocation, de ce qu’est une consultation gynécologique pour la professionnelle comme pour sa patiente, de ce qu’implique une grossesse ou du jour J, nombreux sont les thèmes « annexes » – qui n’ont rien d’annexes faut-il le préciser ? – traités.

Chantal Birman parle de corps, d’exclusion, et de violences, de pressentiments, de transgression et de désir. Elle aborde la confrontation avec la mort que constitue chaque accouchement, comment un accouchement transforme au plus profond d’elle-même la femme qui le vit, ce qu’a permis et ôté l’accouchement sans douleur, le palliatif à la crise hospitalière que représente la péridurale, les souffrances liées aux scénarios qui dérapent (grossesse pathologique, malformation, accouchements complexes, naissances sous X…), les liens mère-enfant, la place du père et le rire qui explose derrière chaque naissance.


La réflexion de Chantal Birman, cofondatrice de la Coordination nationale des sages-femmes et vice-présidente de l’Association nationale des centres d’interruption de grossesse et de contraception, est exceptionnelle de finesse, d’intelligence et de subtilité. J’ai été subjuguée par la femme que j’ai découverte entre ces lignes : sensible, pugnace, passionnée. Savoir qu’elle a reçu la Légion d’honneur ne m’a pas surprise.

Il est de ces personnes dont on devrait tous connaître le nom.


Car derrière l’histoire de la naissance se cache celle de toute l’Humanité. C’est un sujet que l’on a trop souvent tendance à balayer d’un revers de la main, faire de ce moment un instant parmi tant d’autres alors qu’il est à l’origine de tout. L’accouchement est un passage, un début et une fin. Il peut être aussi libérateur que destructeur sur les plans physiques et psychiques.

C’est l’inimaginable au quotidien, la prouesse, le dépassement de soi. C’est immense, le plus immense des exploits, le plus commun aussi.


Merci Chantal Birman pour ce texte exceptionnel dont je n’ai pu m’empêcher de relever une infinité de phrases, terrassée que j’étais par leur justesse, leur à propos, et leur valeur. Au monde, Ce qu’accoucher veut dire me semble être un livre à mettre entre toutes les mains car il nous parle de nous dans ce que nous avons de plus beau, de plus humain, de plus fondateur.



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