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L'été où tout a fondu, Tiffany McDaniel.

  • Photo du rédacteur: loudebergh
    loudebergh
  • 11 sept.
  • 3 min de lecture

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Pfiou… Voilà un texte audacieux. Complexe, touffu, grandiose, heurté. Voilà un roman qui ne cherche pas à se faire aimer, un livre qui ne court pas après les like et les phrases faciles. 

L’été où tout a fondu demande du temps, de l’attention, un regard. C’est un roman qui réclame une pensée, une sensibilité, un toucher. Un livre qui impose aussi : prends-moi tel que je suis, long, fourbu, terrassé et somptueux. 

Abîmé, ravagé et lumineux. 


*


Été 1984 à Breathed, Ohio. Hanté par la lutte entre le bien et le mal, le procureur Autopsy Bliss publie une annonce dans le journal local : il invite le diable à venir lui rendre visite. Le lendemain, son fils Fielding découvre un jeune garçon à la peau noire et aux yeux d’un vert intense, planté devant le tribunal, qui se présente comme le diable en personne. Cet enfant à l’âme meurtrie, heureux d’être enfin le bienvenu quelque part, serait-il vraiment l’incarnation du mal ? Dubitatifs, les adultes le croient en fugue d’une des fermes voisines, et le shérif lance son enquête. Se produisent alors des événements étranges qui affectent tous les habitants de Breathed, tandis qu’une vague de chaleur infernale frappe la petite ville.


Porté par une écriture incandescente, L’Été où tout a fondu raconte la quête d’une innocence perdue et vient confirmer le talent exceptionnel d’une romancière à l’imaginaire flamboyant.


*


Comme bon nombre de lecteurs.ices européens.es, j’ai découvert Tiffany McDaniel par son exceptionnel roman Betty. Un livre couronné de prix, considéré partout comme un chef d’œuvre à même de devenir l’un des futurs classiques de la littérature américaine. 

Ce texte m’avait subjuguée : par sa noirceur, son incandescence et la lumière qui émergeait de ses recoins les plus sombres. Je l’avais lu alors que je portais ma première fille, il y a cinq ans maintenant, à une époque où je vivais les textes presque corporellement. Densément, devrais-je dire. 

Mais la semaine passée, j’ai été prise du désir de renouer avec la langue de l’autrice. J’avais le souvenir de quelque chose de complexe, de prégnant, de puissant. De récits qui lentement se mettaient en place pour littéralement exploser ensuite. Et briller de mille feux. 


Aussi, j’ai dégoté à la bibliothèque L’été où tout a fondu. Et grand bien m’a pris. Car s’il ne m’a pas traversée avec la même force que ne l’avait fait Betty cinq ans plus tôt, il m’a donné à lire des thèmes qui me sont chers actuellement et au sujet desquels je m’applique à me forger un regard – le racisme, les stéréotypes, la peur de l’autre, la méchanceté dans son manteau de bêtise – au cœur d’une histoire hors du commun. 


L’été où tout a fondu est un texte ambitieux. 500 pages qui vous remuent et vous questionnent. Vous obligeant à d’infinies réflexions sur le bien et le mal.

Grand roman gothique s'il en est, il brille par sa beauté lyrique, son incandescence, son originalité. Tout à tour poignant, surprenant, horrible, grandiose, il semble avoir été écrit sur un coin de ciel – bleu, noir ou gris c’est selon.

Il dit le passage à l’âge adulte avec maestria, la méchanceté des hommes, leur bêtise et leur faux semblants. C’est un roman qui accuse aussi, qui ne se cache pas derrière son petit doigt. Il vous attrape par les épaules, vous maintient fermement et murmure : lis-moi. 

Et réfléchis. 

Parce que le diable n'est certainement pas là où tu le crois.  



 
 
 

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Louise DE BERGH, Chardonne. 

loudebergh@gmail.com

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